Gabrielle Duchêne

Militante féministe et pacifiste française

Née le 26 février 1870 à Paris, décédée le 3 août 1954 à Zurich, à l’âge de 84 ans.


Comme Louise Bodin, Gabrielle Duchêne, issue d'un milieu bourgeois, va s'engager corps et âme dans la lutte pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des ouvrières. En 1908, elle crée l'Entr'aide, une coopérative de production pour les ouvrières à domicile, espérant relever les salaires en supprimant les intermédiaires. C'est un demi-échec, mais cela va permettre à Gabrielle Duchêne et Jeanne Bouvier de batailler pour une loi sur le salaire minimum des ouvrières à domicile (1915) et de faire entrer l'Etat dans la négociation sur les salaires minimum et les conventions collectives. 

Gabrielle Duchêne devient une compagne de route du Parti communiste (sans pourtant jamais y adhérer) et s’engage dans les luttes féministes et pacifistes. Le pacifisme est une position difficile à tenir durant la Première Guerre mondiale, souvent considérée comme une traîtrise voire un crime, elle crée beaucoup de tensions au sein des groupes militants, notamment féministes. En 1915, Gabrielle Duchêne fait paraître, avec le Groupe de la rue Fondary, une brochure pacifiste, Un devoir urgent pour les femmes, qui fait scandale et lui vaudra une perquisition à domicile. 

 

Dès le début des années 1930, elle s’inquiète de la montée des idées fascistes. En 1932, elle est aux côtés d’Henri Barbusse et Romain Rolland au sein du Mouvement Amsterdam-Pleyel qu’ils viennent de créer.  En 1934, elle lance la section française du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Egalement anti-colonialiste, jusqu’en 1940 Gabrielle Duchêne lutte sur tous les fronts. A partir de 40, recherchée par la Gestapo, elle se cache sous une fausse identité jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, elle reprend ses activités militantes pacifistes et féministes et meurt en 1954 à Zurich.

 

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"Nos idées retardent toujours sur les événements, et nous nous obstinons à répéter les mots d’autrefois."

 

 

Un devoir urgent pour les femmes

Gabrielle Duchêne avec le groupe de la rue Fondary

 

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