Eugénie Djendi

Militaire et résistante française

Née à Bône en Algérie le 8 avril 1923, assassinée à Ravensbrück le 18 janvier 1945, à l’âge de 21 ans.


 

Ses camarades de déportation rapportent qu’elle adorait le risque. 

 

Eugénie Malika Djendi naît à Bône, actuelle Annaba, en Algérie, alors colonie française, le 8 avril 1923, d’un père algérien d’origine syrienne, Salah Djendi et d’une mère corse, Antoinette Silvani. Elle s’engage à 19 ans, dès sa création, dans le Corps féminin des transmissions mis en place peu après le débarquement des Anglo-Américains du 8 novembre 1942 au Maroc et en Algérie.  Le Corps féminin des transmissions est créé par le général Lucien Merlin. Ces opératrices sont surnommées les « Merlinettes ».

Devant le choix de s’engager pour un an ou pour toute la durée de la guerre, Eugénie Djendi opte pour toute la durée de la guerre.

Après sa formation au maniement du matériel de téléphonie, au morse, au codage et décodage des messages, mais aussi à la vie de militaire, elle choisit, de même que 149 autres soldates (sur 1275), de partir sur le théâtre d’opération et participe à la campagne de Tunisie en mars 1943 en tant qu’opératrice radio. 

Repérée pour ses qualités et son courage, elle est approchée, en même temps que ses camarades Marie-Louise Cloarec, Pierrette Louin et Suzanne Mertzizen, par la Sécurité militaire française à Alger. Ce service de contre-espionnage de l'armée est répertorié comme le réseau de résistance des « Travaux ruraux ». Toutes les quatre acceptent cette nouvelle mission et cette nouvelle prise de risques, elles partent en Angleterre pour suivre une intense formation au maniement des armes (pistolet, mitraillette et arme blanche), lutte corps à corps, camouflage, passage d’obstacles, conduite, mécanique, fabrication de sa légende, résistance aux interrogatoires, et parachutisme. 

Parachutée au-dessus du Loiret en avril 1944, elle est arrêtée par la Gestapo, suite à une trahison, en possession de son arme et de tout son matériel radio.

Emprisonnée à Fresnes, elle aide un camarade d’une cellule voisine à s’enfuir, en attirant l’attention de ses geôliers par des cris et des chants. Transférée au fort de Romainville, elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück, en même temps que Marie-Louise CloarecPierrette Louin et Suzanne Mertzizen. Après un passage par Neue Bremm, un camp de torture destiné à briser en quelques semaines les esprits rebelles, elles sont fusillées toutes les quatre le 18 janvier 1945 par les nazis. Leurs corps sont brûlés et dispersés dans la forêt qui borde le camp.  Eugénie Melika Djendi avait 21 ans.

 

Elle est décorée de la Légion d'Honneur, la croix de guerre et la médaille de la Résistance.

 

Une biographie lui est consacrée, mais devant le peu d'informations disponibles, elle se révèle assez décevante, même si elle a le grand mérite d'avoir mis en lumière sa figure et celle de ses camarades. 

Il est intéressant de lire les témoignages et études sur les femmes du SOE, les services secrets anglais, elle a suivi sa formation avec elles, notamment aux côtés de Violette Szabo et Nancy Wake.

Un jardin situé dans le quinzième arrondissement de Paris porte son nom.

Si/si lui rend hommage lors de son évènement Cultures plurielles, immigration et matrimoine.

 

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