Louise Labé

Poétesse française

© Pierre Woeiriot de Bouzey (1555)
© Pierre Woeiriot de Bouzey (1555)

Née vers 1524 à Lyon, décédée le  25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes, à l’âge d'environ 42 ans.


Surnommée La Belle Cordière en raison du métier de son père, puis de son mari, tous deux riches marchands de cordes, elle est l'une des principales figures de l'École de Lyon. Ce groupe de femmes et d’hommes de lettres humanistes lyonnais·es qui ont contribué, en écrivant en français, à la formation de la langue qui était en train de développer.

Parmi ce groupe ouvert au femmes, on trouve entre autres Pernette du Guillet, Clémence de Bourges, ainsi que Sibylle Scève et Claudine Scève, cousines et sœurs de Maurice Scève à l’origine de ce cercle littéraire.

 

Les poètes et poétesses lyonnais·es, contrairement à l'habitude de l’époque qui était de louer les puissants dans ses œuvres, parlent d'eux-mêmes et de leur entourage.

La thématique principale de Louise Labé est l'expérience féminine de l’amour qu’elle considère comme un instrument de connaissance et de sagesse.

Mais, elle s’intéresse aussi à la condition des femmes et comme Christine de Pizan l’a fait un siècle et demi plus tôt (Epistres du Débat sur le Roman de la Rose, 1401), elle s’oppose frontalement à la façon dévalorisante et sexiste dont Le Roman de la Rose représente les femmes. 

Elle réhabilite dans ses écrits des figures de femmes émancipées, telles que Sémiramis, reine de Babylone ou Arachné, tisseuse talentueuse transformée en araignée par Athéna dans la mythologie. Et elle contribue à faire redécouvrir la poétesse grecque, Sappho.

 

Ses détracteurs ont calomnié sa liberté de ton et de pensée allant parfois jusqu’à l’assimiler à une prostituée. 

 

Aujourd’hui, même si une théorie voudrait qu’elle n’ait pas existé et soit le fruit de l’imagination des poètes de l’École de Lyon, son œuvre est considérée comme proto-féministe.

 


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"Étant le temps venu, Mademoiselle, que les sévères lois des hommes n'empêchent plus les femmes de s'appliquer aux sciences. {…}

Ne pouvant de moi-même satisfaire au bon vouloir que je porte à notre sexe, de le voir non en beauté seulement, mais en science et vertu passer ou égaler les hommes, je ne puis faire autre chose que prier les vertueuses Dames d'élever un peu leurs esprits par-dessus leurs quenouilles et fuseaux."

 

Épître dédicatoire à Clémence de Bourges (1555)

 

 

« Le plus grand plaisir après amour, c'est d'en parler »

 

 

Débat de Folie et d’Amour

 

Louise Labé


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