Sappho

Poétesse grecque

Née vers 630 avant J.C.,  décédée vers 580 avant J.C.


On sait peu de choses sur Sappho, ses écrits ont été perdus, on n’en a retrouvé que des fragments, et pourtant Sappho brille d’une lumière particulière dans la nuit de l’histoire des femmes, à partir de son nom s’en est inventé deux autres : saphisme et lesbianisme, tous les deux pour dire la même chose, pour dire l’amour entre deux femmes. 

Née sur l’île de Lesbos en Grèce, dans une famille aristocrate, Sappho a sans doute été mariée jeune, elle a sans doute eu une fille et a sans doute été rapidement veuve. Elle a enseigné dans une école pour jeunes filles de l’aristocratie qu’elle a sans doute elle-même fondée et appelée La Maison des Muses. Elle y enseignait la musique, la poésie, la danse, mais surtout l'amour du beau et l'enthousiasme d’aimer.

Elle a elle-même aimé plusieurs femmes pour lesquelles elle a écrit des poèmes, dont on a retrouvé des fragments comme : 

... Apporte ta cithare, et viens ce soir, ma rose,

Ô toi dont la présence attendrit tous mes sens !

Mon cœur s'attache à toi, et les plis caressants

De ta tunique suffisent à m'enflammer. 

Une partie de l’œuvre de Sappho a été préservée à travers les siècles grâce à la centaine d’auteurs anciens qui l’ont citée et qui l’ont traduite. Elle est citée par Christine de Pizan dans La Cité des Dames (1405) qui dit d’elle que c’est « Une femme de haut génie. »

À la fin du XIXe siècle, on a retrouvé certains fragments de ses textes sur des papyri (pluriel de papyrus) endommagés donc en partie illisibles. On en a trouvés d’autres en 2004 et en 2014. 

Sappho ne s’inspire pas des récits mythologiques épiques en vogue à l’époque qui vantent la force de ses héros, elle développe une poésie de l’intime, une poésie érotique et sensible, qui ne célèbre ni le mariage ni la maternité, mais l’amour et la liberté. 

Et elle révolutionne la langue en créant ce qu’on va appeler des strophes saphiques composée de vers 11 syllabes. 

 

Sappho a payé d’un long exil sa liberté d’expression, sans doute en Sicile.

Des recherches récentes ont montré qu’une bonne partie de ses textes avait été brûlée par l’église au XIe siècle.

 

 


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« Filles splendides, ma pensée va vers vous. (…)

Oui, quelqu’un plus tard se souviendra de nous. » 

Sappho

Fragments


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