Anna Klumpke

Peintresse américaine

Née le 28 octobre 1856 à San Francisco , décédée le 9 février 1942 à San Francisco, à l’âge de 86 ans.


Anna Klumpke est une peintresse reconnue, exposée dans les salons et musées et récompensée plusieurs fois pour son art. Elle est également la compagne et biographe d’une autre artiste, Rosa Bonheur, qu’elle a aidée à faire entrer dans l’Histoire. 

Elle nait dans une famille aisée et ses parents lui donnent une éducation très poussée, comme ils le font avec ses sœurs et frères. Leur mère, Dorothea Matilda Toile, les encourage à développer leurs talents et à obtenir leur indépendance financière. Ses fille ont des carrières impressionnantes : Dorothea est astronome, Julia violoniste, Augusta est neurologue et la première femme diplômée de l'Internat des hôpitaux de Paris, et bien sûr, Anna est peintresse. 

Dans les années 1870, la mère d’Anna Klumpke divorce et emmène ses enfants en Europe. D’abord l’Allemagne, la Suisse et finalement Paris. Klumpke, qui a toujours aimé dessiner et peindre, profite des possibilités qu’offre cette ville : musées, salons, écoles d’art. L’école des Beaux-arts étant interdite aux femmes, elle entre dans l’Académie Julian, une institution privée très réputée. Elle reçoit un enseignement académique grâce à des maîtres prestigieux, comme William Bouguereau. 

En France, on la connait pour sa relation avec l’artiste Rosa Bonheur, une peintresse spécialisée dans les représentations de la nature et des animaux. Anna Klumpke l’admire depuis l’enfance. Toutes les deux commencent une correspondance, et en 1898,

Klumpke lui propose de réaliser son portrait. 

Rosa Bonheur l’invite dans son château de Thomery. Les deux artistes vont développer une véritable relation, entre sentiments amoureux et collaboration artistique. Rosa Bonheur pose pour Klumpke, et cette dernière peint certains détails des tableaux de Bonheur. Elle prend aussi des notes pour rédiger une (auto) biographie où les voix de Rosa et Anna se mêlent pour raconter l’histoire de la peintresse française. En effet, Rosa Bonheur n’était pas satisfaite des biographies qu’on avait écrites sur sa vie. Selon elle, ces dernières ne rendaient pas suffisamment hommage aux femmes qui l’avaient inspirée. Rosa Bonheur meurt assez soudainement en 1899, et lègue l’ensemble de ses biens à Anna Klumpke. Cette dernière va alors réaliser un travail considérable pour que Rosa ne soit pas oubliée. Elle organise des expositions en mémoire de l’artiste, fonde le prix Rosa Bonheur en 1901 et organise un musée dans le château de Thomery. Et surtout, elle publie en 1908 Rosa Bonheur, sa vie, son œuvre, la biographie sur laquelle elle travaille depuis dix ans. C’est sans doute grâce à son travail qu’on connait aussi bien Rosa Bonheur aujourd’hui. 

Anna Klumpke voyage beaucoup, avant de s’installer définitivement à San Francisco dans les années 1930 où elle reste jusqu’à la fin de sa vie. Après sa mort, ses cendres sont placées dans un caveau au Père Lachaise, où était enterrées Rosa Bonheur, et deux autres femmes qui ont beaucoup compté pour Bonheur, Nathalie Micas et la mère de Nathalie. 

Si Klumpke est reconnue pour son travail de biographe, il ne faut pas oublier qu’elle était très célébrée de son vivant pour son art. Elle a beaucoup exposé dans les salons français, les expositions universelles et ses œuvres voyageaient entre France et Etats-Unis. C’est la première femme à avoir gagné la Tempel Gold Medal, une récompense américaine prestigieuse. Elle réalise des portraits et des scènes de genre, dans un style d’abord assez académique, avec une composition rigoureuse. Au fil des années, son geste se fait plus lâche et vigoureux, et sa peinture moins précise. Les traces du pinceau sont visibles. On peut y voir une relation à l’impressionnisme qui propose aussi une peinture moins codifiée, s’inspirant des scènes de la vie courante et des effets lumineux passagers.

 

Marine Laboureau

Etudiante en Histoire de l’Art à l’Université Lyon II,

en stage chez Si/si au printemps 2020

 

 

En savoir +

1. La laverie (1888) © Pennsylvania Academy of the Fine Arts. 2. Portrait de Rosa Bonheur (1898) © Metropolitan Museum of Art.  3. Femme assise avec un foulard rouge (1886) © MCollection privée

Photographie de l’artiste dans son studio. © Courtesy of the Frick Collection/Frick Art Reference Library Archives
Photographie de l’artiste dans son studio. © Courtesy of the Frick Collection/Frick Art Reference Library Archives

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