Suzanne Lacore

Enseignante et femme politique française

Née le 30 mai 1875 dans le hameau de Glandier, commune de Beyssac (Corrèze), morte le 6 novembre 1975 à Milhac-d'Auberoche (Dordogne), à l'âge de 100 ans.

 

Institutrice et militante socialiste, Suzanne Lacore est une des trois premières françaises à faire partie d'un gouvernement, celui de Léon Blum, dit du Front Populaire. Les deux autres sont Irène Joliot-Curie, sous-secrétaire d’Etat à la Recherche scientifique  et Cécile Brunschvicg, sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale. Elle est nommée sous-secrétaire d'État chargée de la Protection de l'enfance dans le premier gouvernement de Léon Blum. On lui doit entre autres les "visiteuses sociales" (infirmières qui faisaient des enquêtes sociales à domicile) et la mise en place de formations à destination des jeunes travailleuses.

Cette corrézienne, issue d'une famille bourgeoise, sort de l'Ecole Normale d'Institutrice en 1894, son brevet supérieur en main et enseigne en Dordogne. En 1906, elle intègre la Section française de l'Internationale Ouvrière (SFIO, ancêtre du Parti socialiste) de Dordogne, elle y est la seule femme. Après la scission de Tours en 1920, qui donnera naissance au Parti Communiste, elle reste fidèle à la SFIO qu'elle fera toujours passer avant tout. Ainsi, pour elle, l'émancipation des femmes - même si elle est un de ses chevaux de bataille - ne doit pas être séparée de celle des hommes et passe par l'éducation. Elle n'adhère donc à aucun mouvement féministe, car à ses yeux ils menacent l'unité de la SFIO, au sein de laquelle elle contribue à créer le Comité nationale des femmes socialiste (CNFS).

Suzanne Lacore a écrit bon nombre d'articles et publié plusieurs essais, le dernier, Enfance d'abord ! à l'âge de 85 ans.

Elle meurt centenaire, le 6 novembre 1975.

 

Si le Front populaire, qui a vu refleurir le slogan "A travail égal, salaire égal" apparu aux lendemains de la Première Guerre mondiale, a donné beaucoup d'espoirs aux femmes, ces espoirs seront largement déçus tant sur le plan professionnel que citoyen puisque les femmes n'obtiendront pas le droit de vote sous le gouvernement Blum. Concernant l'égalité salariale… on attend toujours.

 


 

« L'infériorité des femmes est une notion inventée par les hommes ; elle n'est pas l'écho d'une loi naturelle. »

 

 Suzanne Lacore, L'Emancipation des femmes (1945)

 


Timbre Front Populaire, Les premières femmes au gouvernement, conçu par Ernest Pignon-Ernest, édité par la poste en Juin 2016.


A lire