Née Marie Trautmann, Marie Jaëll est une enfant prodige, elle donne son premier concert à 9 ans et acquerra rapidement une renommée européenne. A 16 ans,  elle entre au Conservatoire de Paris et obtient dans la foulée un premier prix de piano. Deux ans plus tard, elle épouse Alfred Jaëll - de 14 ans son aîné -  pianiste à la renommée internationale, ami de Liszt, Brahms et Camille Saint-Saëns. Le couple contribuera à faire connaître les œuvres de ces compositeurs dans toute l'Europe. A partir de 1871, elle a 25 ans, elle commence à présenter ses propres compositions. Elle a 35 ans quand son mari meurt du diabète, elle n'en continue pas moins à mener une carrière intense. Elle se lie d'amitié avec Liszt, chacun jouant les œuvres de l'autre. Le compositeur lui écrit : " Un nom d'homme sur votre musique et elle serait sur tous les pianos".  En 1887, elle réussit à s'imposer dans la très masculine Société des Compositeurs de Musique de Paris.

A partir de 1900, en plus de ses concerts, Marie Jaëll qui délaisse la composition, se passionne pour la pédagogie et nourrit son travail des toutes nouvelles neurosciences. Elle suit des cours de psychologie à la Sorbonne et s'engage dans la rédaction de nombreux ouvrages sur les rapports entre la main, le toucher et l'interprétation musicale. Mais surtout, elle s'oppose à un apprentissage mécanique et développe une approche mentale et sensuelle de la relation à l'instrument.

Sa musique reflète son tempérament entier, indépendant, profond et passionné.