Jeanne Deroin

Journaliste et féministe française

Née à Paris le 31 décembre 1805, décédée à Londres le 2 avril 1894, à l’âge de 88 ans.


 

Ouvrière autodidacte passée par le saint-simonisme, Jeanne Deroin devient institutrice. Dès 1831, dans la profession de foi qu'elle rédige à son entrée dans le mouvement saint-simonien, elle développe une pensée critique sur la condition sociale des femmes : "L’éducation de la femme est dirigée de manière à comprimer toutes ses facultés morales, intellectuelles. On veut la persuader qu’elle est inférieure à l’homme, et l’on s’efforce de réaliser autant que possible cette odieuse supposition."

Déçue par la place faite aux femmes dans le saint-simonisme malgré leur déclarations égalitaires, Jeanne Deroin, tout comme Désirée Véret-Gay et Eugénie Niboyet ,quitte le les saint-simoniens.

 

Elle fonde, en 1848, avec Désirée Veret-Gay, La Politique des Femmes dont le sous-titre est Liberté, égalité, fraternité pour tous et pour toutes… (la bataille pour l'inclusion de tout le monde dans la langue ne date pas d'aujourd'hui). Obligées par l'administration de changer le titre de leur journal, ce dernier devient L'opinion des femmes

 

Elle participera aussi activement au journal La Voix des femmes créé par Eugénie Niboyet.

 

Elle est la première femme à se présenter à une élection législative en 1849 (alors que les femmes n'en ont pas encore obtenu le droit…). Elle est aussi la première à accoler « masculin » derrière le terme « suffrage universel » 

 

À la suite du coup d'état du 2 décembre 1851, suivi par  un Second Empire très autoritaire, Jeanne Deroin s'exile à Londres où elle meurt dans la misère.

 


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"Une Assemblée législative entièrement composée d'hommes est aussi incompétente pour faire les lois qui régissent une société composée d'hommes et de femmes que le serait une assemblée composée de privilégiés pour discuter des intérêts des travailleurs."

 

Jeanne Deroin

Discours annonçant sa candidature, 1848

 

"Si le privilège inique de l’exploitation de la femme par l’homme subsiste toujours, tous les autres renaîtront insensiblement."

 

 

 

Jeanne Deroin

In La voix des femmes (avril 1848)

 


A lire

La Démocratie à l'épreuve des femmes : 3 figures critiques du pouvoir, 1830-1848 ( Désirée Veret, Eugénie Niboyet, Jeanne Deroin), de Michèle Riot-Sarcey, éditions Albin Michel (1994)