Louise Thuliez

Enseignante, militante et résistante française

Née le 12 décembre 1881 à Preux-au-Bois (Hauts- des France), décédée le 10 octobre 2008 à Paris, à l’âge de 84 ans.


Résistante  durant les deux guerres mondiales.

 

Institutrice à Lille, Louise Thulliez a 33 ans quand éclate la Première Guerre mondiale, l’occupation brutale de la Belgique et du Nord-Est de la France par l’armée allemande la pousse à entrer dans ce qu’on appelle déjà la Résistance. Elle organise d’abord à un réseau d’évasion  pour les soldats alliés cachés dans le département, puis entre en contact avec l’infirmière et agente secrète Édith Cavell et devient membre du réseau Alice dirigée par Louise de Bettignie. Le réseau Alice va permettre de rassembler un nombre considérable d’informations et de faire évader des centaines de prisonniers. Louise Thuliez est prise, de même qu’Edith Cavell et Louise de Bettignies, dans un coup de filet terrible qui fait tomber le réseau entre le 31 juillet et le 20 octobre 1915. Edith Cavell est fusillée le 12 octobre. Louise de Bettignies et Louise Thuliez sont condamnées à mort, mais leur peine est commuée en travaux forcés à perpétuité. Louise Bettignies meurt en prison en septembre 1918, Louise Thuliez sera libérée en novembre 1918 après trois années de travaux forcées. Multi décorée, Légion d’Honneur, Croix de Guerre 14-18, officières de l’ordre britannique, elle revendique pour les femmes le salut au drapeau et a inventé un geste pour cela, invitant ses consœurs décorées pour leur héroïsme durant la Première Guerre mondiale à placer leur main droite sur leur poitrine à hauteur du cœur tout en s’inclinant légèrement. Entre les deux guerres, elle se bat pour le droit de vote des femmes au sein de l’Union nationale pour le droit de vote des femmes, d’obédience catholique et conservatrice. 

Elle s’engagera à nouveau dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Elle crée à Clermont-Ferrand, un centre d’accueil militaire, dont elle fait un véritable nid de résistance, accueillant des soldats évadés et recrutant des résistants et résistantes en zone libre. Elle ravitaille également en médicaments le maquis Glières et apporte son aide aux maquis du Puy-de-Dôme et de la Savoie.

 

En savoir +

"Dès après la guerre, une chose très pénible m’est apparue : l’espèce d’ingratitude où l’on tient des françaises qui ont été magnifiques pendant la guerre. Tous les pays ont glorifié leurs héroïnes. Tous excepté nous. "

 

In Le Jour, interview (22 mai 1936)

Louise Thuliez

 

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