Editrice, femme politique et résistante française
Née le 25 juin 1907, à Paris, décédée le 22 janvier 1980 à Saint-Cloud, à l’âge de 72 ans.
Fille d’Albert Weill directeur de société et de Gabrielle Hirsch artiste peintre, Madeleine Braun passe son enfance dans la bourgeoisie parisienne aisée et cultivée et fait des études de droit de Paris, avant de se marier, le 8 juillet 1930, avec Jean Braun administrateur de société. Chargée en 1930 de l’organisation du service social de l’hôpital que dirige son beau-père, elle constate l’ampleur des inégalités sociales et son impuissance à les résoudre par la seule aide sociale.
La victoire du nazisme en Allemagne (1933) puis la guerre d’Espagne la font s’engager dans le Mouvement contre la guerre et le fascisme (Mouvement Amsterdam-Pleyel) où elle est membre du Comité directeur, et surtout, au Comité international de coordination et d’information pour l’aide à l’Espagne républicaine présidé par Victor Basch et Paul Langevin. Elle est secrétaire générale de ce mouvement proche du Parti communiste. Madeleine Braun séjourne à plusieurs reprises en Espagne de 1936 à 1939 puis poursuit son action de solidarité avec les républicains espagnols à Paris, où la guerre la surprend. Elle est membre des Comités directeurs du Comité mondial des femmes et de la Ligue des femmes pour de Paix et Liberté dont la section française à été fondée par Gabrielle Duchêne. Elle est en outre très proche de Berty Albrecht.
Fidèle à ses opinions antifascistes, elle rejoint dès 1940 la Résistance en zone sud et devient, en 1941, l'une des responsables du «Front national» ainsi que la rédactrice, puis la directrice du journal Patriote. Elle œuvre en zone Sud à la constitution du Front national (pour la libération de la France) qui, autour des militants communistes, doit rassembler des partisans «de la liberté et de l’indépendance de la France». Madeleine Braun, qui prend le pseudonyme de Nicole, rallie des gaullistes et différents hommes politiques, et entretient des contacts fructueux avec la hiérarchie catholique de la zone sud. Elle devient membre du Comité directeur du Front national en liaison avec Georges Marrane et Hubert Ruffe.
Son adhésion au Parti communiste en 1942 est l’aboutissement de son engagement politique. Malgré l’importance des risques, elle poursuit sa tâche d’intermédiaire de la Résistance communiste en échappant à l’arrestation. Le Front national la délègue à l’Assemblée consultative provisoire en 1944. Les électeurs et les électrices de la Seine la maintiennent à l’Assemblée nationale de 1945 à 1951. Elle est, en 1946, la première femme vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante, fonction qu'elle occupera ensuite au sein de l'Assemblée nationale à quatre reprises. Vive et habile, elle exerce ces fonctions avec talent.
Successivement membre des commissions des affaires étrangères et de la presse, elle participe également aux travaux de la commission chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945.
Elle dépose plusieurs propositions de loi et intervient entre autre dans les débats sur l'égalité des femmes, la liberté de la presse, le cinéma français. A plusieurs reprises, elle prend la défense des Républicains espagnols réfugiés en France.
En 1951, elle s'éloigne de la politique et devient en 1961 co-directrice avec Louis Aragon des Editeurs français réunis qui, dans la politique éditoriale du Parti communiste français, ont la responsabilité des romans et traductions d’œuvres des pays socialistes ainsi que de la publication d’ouvrages historiques.
Parallèlement, elle produit une œuvre picturale.
Article rédigé par Danièle Soubeyrand