Nicole Mangin

Médecin militaire française

Née le 11 octobre 1878 à Paris, décédée le 6 juin 1919 à Paris, à l’âge de 42 ans.


Nicole Mangin est la première française médecin militaire. Elle est l'unique femme médecin affectée au front durant la Première Guerre mondiale

Soutenue par un père progressiste, en 1896, Nicole Mangin est une des cent femmes à se lancer dans des études de médecine en France. La pionnière Madeleine Brès a été autorisée à passer son diplôme en 1875, seulement trois ans avant la naissance de Nicole.  

Mais en 1899, elle épouse André Girard, avec qui elle aura un fils, et travaille à ses côtés dans son exploitation de champagne. Le couple s'entend mal et divorce en 1903. Nicole se fait appelée Girard-Mangin, reprend ses études de médecine et passe sa thèse sur les "poisons cancéreux" en 1906. Elle oriente ses travaux sur la prophylaxie antituberculeuse et devient rapidement une référence en matière de tuberculose et de maladies pulmonaires.

 

Mobilisée par erreur le 2 août 1914, par une armée qui n’imagine pas que le docteur Girard-Mangin puisse être une femme, elle se porte volontaire pour exercer à Verdun. Elle réussit à imposer ses vues sur la prise en charge des blessés et, malgré ses heurts avec l’armée, à être nommée médecin-major. En 1916, elle prend la direction de l’hôpital Edith Cavell dans lequel officie Marie Curie.

 

Le 6 juin 1919,  elle est retrouvée morte à son domicile, sur sa table des fioles et boîtes de médicaments vides. N’ayant pas laissé de lettre, les raisons de son geste restent incertaines, dépression, burn-out ou découverte récente d’un cancer ?

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Nicole Mangin avec sa chienne Dun (pour Verdun)
Nicole Mangin avec sa chienne Dun (pour Verdun)

« Il est fort probable que peu d’années, que dis-je, peu de mois après notre victoire, j’aurai un sourire amusé pour mon accoutrement singulier. Une pensée critique pour l’affection que je porte à Dun, ma chienne. Ce sera du reste injuste et ridicule. Je dois à ma casquette d’avoir gardé une coiffure correcte, même en dormant sur des brancards; d’avoir tenu des heures sur un siège étroit sans gêner le conducteur. Je dois à mes multiples poches d’avoir toujours possédé les objets de première nécessité, un couteau, un gobelet, un peigne, de la ficelle, un briquet, une lampe électrique, du sucre et du chocolat. Je dois à ma chienne, née et élevée là-bas bien des minutes d’oubli, son attachement désintéressé m’a été doux. Enfin, je dois à mes caducées et mes brisques le prestige qu’il m’a fallu parfois auprès des ignorants et des sots. »