Sophie Germain

Mathématicienne et philosophe française

Née le 1er avril 1776 à Paris, morte le 27 juin 1831 à Paris, à l’âge de 55 ans.


 

Sophie Germain, autrice du théorème qui porte son nom a dû lutter toute sa vie contre les préjugés qui interdisaient la voie scientifique aux femmes.

 

Née dans une famille d'orfèvres réputés, Sophie Germain se passionne pour les mathématiques, à l'âge de 13 ans, en découvrant les ouvrages scientifiques de la bibliothèque familiale. Ses parents d’abord inquiets de cette passion, la prive de lecture, mais Sophie se relève la nuit pour assouvir sa soif de savoir… Ses parents lui offrent alors des leçons à domicile. L'accès aux études scientifiques étant interdit aux femmes, elle n’a que cette possibilité pour progresser. Cependant rapidement elle désire un enseignement plus riche et finit par usurper l'identité d'un étudiant de l'Ecole polytechnique dont elle a appris qu'il avait abandonné ses études (Antoine-Auguste Leblanc) et suit ses cours à sa place par correspondance. Joseph-Louis Lagrange, son professeur, impressionné par son talent continuera à la soutenir après avoir découvert la supercherie et la présentera à d'autres mathématiciens (qui ne seront pas tous aussi tolérants que lui).

Première femme à recevoir un prix de l’Académie des sciences, en 1816, elle a fait progresser de façon significative la théorie des nombres. Elle a entretenu une importante correspondance avec le grand mathématicien Carl Gauss auprès duquel, elle se fait d'abord passer pour un homme, toujours  sous le nom d'Antoine Auguste Le Blanc.

Elle meurt d'un cancer du sein en 1831 sans avoir pu recevoir le titre honorifique que Gauss a réussi à lui faire décerner par l'université de Göttingen.

Son travail sur les surfaces élastiques s'est révélé très important lors de la construction de la tour Eiffel.

 

 

 

Elle est aussi l'autrice d'une œuvre philosophique.

 

En savoir +

«Lorsque les connaissances sont un amas d’erreurs et de vérités, indistinctement mêlées ; lorsqu’une longue ignorance et beaucoup de siècles leur ont laissé jeter des racines profondes, la séparation en est difficile.

L’ancienneté ne prouve rien.

Le respect, la croyance de plusieurs âges ne sont que des préjugés.

Le doute est d’un sage, et si le sage veut avoir une opinion, le doute conduit à l’examen.»

 

Sophie Germain, Œuvres philosophiques

 

Lettre de Gauss à Sophie Germain quand il découvre qu'elle est une femme :

 

« Comment vous décrire mon admiration et mon étonnement, en voyant se métamorphoser mon correspondant estimé M. Leblanc en cette illustre personnage, qui donne un exemple aussi brillant de ce que j'aurois peine de croire. Le goût pour les sciences abstraites en général et surtout pour les mystères des nombres est fort rare : on ne s'en étonne pas ; les charmes enchanteurs de cette sublime science ne se décèlent dans toute leur beauté qu'à ceux qui ont le courage de l'approfondir. Mais lorsqu'une personne de ce sexe, qui, par nos mœurs et par nos préjugés, doit rencontrer infiniment plus d'obstacles et de difficultés, que les hommes, à se familiariser avec ces recherches épineuses, sait néanmoins franchir ces entraves et pénétrer ce qu'elles ont de plus caché, il faut sans doute, qu'elle ait le plus noble courage, des talents tout à fait extraordinaires, le génie supérieur. En effet, rien ne pourroit me prouver d'une manière plus flatteuse et moins équivoque, que les attraits de cette science, qui ont embelli ma vie de tant de jouissances, ne sont pas chimériques… »

 

A lire

A voir

Dans ce film de John Madden, le personnage interprété par Gwyneth Paltrow cherche à démontrer le théorème de Sophie Germain.