Isabelle Eberhardt

Ecrivaine suisse d'origine russe, et française par son mariage

Vers 1900- Wikimedia
Vers 1900- Wikimedia

Née le 17 février 1877 à Genève, décédée le 21 octobre 1904 à Aïn-Sefra, en Algérie, à l’âge de 27 ans.


Suisse d’origine russe, Isabelle Eberhardt est élevée par une mère indépendante qui n’envoie pas ses enfants à l’école, mais leur procure une éducation égalitaire qui passe autant par le maniement de la scie que l’apprentissage des langues et les idées anarchistes. Très tôt Isabelle Eberhardt, s’habille en garçon, parce que c’est plus pratique, et rêve de voyages.  A 20 ans, elle part pour  l’Algérie avec sa mère. Il semble que ce soit à cette époque qu'elle se convertisse à l’islam. Elle parcourt le Magreb habillée en homme, partageant la vie des nomades. Sa mère meurt à Bône (aujourd’hui Annaba) où elle est enterrée selon le rite musulman. De retour à Genève, elle ne pense qu’à repartir, ce qu’elle fait deux ans plus tard. Non contente de vivre une vie d’aventurière, elle veut vivre de sa plume, elle prend alors le nom de Si Mahmoud Saadi et publie aussi bien des nouvelles et récits de voyages que des articles dans différents journaux. Libre, scandaleuse, elle inquiète, dérange et fascine. Expulsée en 1900 par les autorités coloniales, elle épouse Slimane Ehnni, obtenant ainsi la nationalité française (l’Algérie étant à l’époque une colonie française).  De retour en Algérie, elle est victime, en 1901, d’une tentative d’assassinat, ce qui ne l'empêche pas de devenir grand reporter de guerre. Durant les troubles à la frontière marocaine, elle partage la vie des légionnaires et des soldats et fait la connaissance du général Lyautey. Ce dernier apprécie sa connaissance de l’Afrique et son tempérament, il dira d’elle : « Elle était ce qui m’attire le plus au monde : une réfractaire. Trouver quelqu’un qui est vraiment soi […] et qui passe à travers la vie, aussi libérée de tout que l’oiseau dans l’espace, quel régal… J’aimais ce prodigieux tempérament d’artiste, et aussi ce qui en elle faisait tressauter les notaires, les caporaux, les mandarins de tout poil.». Enigmatique, elle entretient sa propre légende en mêlant le vrai et le faux, en particulier sur ses origines et son identité. On l’a prise pour une espionne, elle rêvait de beauté, de liberté et d’absolu. Elle meurt le 21 octobre 1904, emportée par une crue qui dévaste Aïn Sefra et emporte la maison où elle s’était réfugiée la veille diminuée par une crise de paludisme.  Sur sa tombe à Aïn Sefra, il est écrit : Isabelle Eberhardt, écrivain, Mahmoud Saadi, baroudeur mystique du Sahara.

 

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« Je ne suis qu’une originale, une rêveuse qui veut vivre loin du monde, vivre de la vie libre et nomade, pour essayer ensuite de dire ce qu’elle a vu et peut-être de communiquer à quelques-uns le frisson mélancolique et charmé qu’elle ressent en face des splendeurs tristes du Sahara. »


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