Christine de Suède

Reine de Suède

© Sébastien Bourdon, Nationalmuseum Stockholm
© Sébastien Bourdon, Nationalmuseum Stockholm

Née le 18 décembre 1626 à Stockholm et morte le 19 avril 1689 à Rome, à l’âge de 62 ans.


Reine à 6 ans, à la mort son père, Gustave II Adolphe, qui avait édicté une loi permettant à une fille de devenir "Roi", elle abdiquera, le 6 juin 1654 à l'âge de 27 ans. Il y a plusieurs raisons à cette abdication, les devoirs et les intrigues du pouvoir lui pèsent, elle refuse de se marier et d'engendrer pour assurer un descendant à la dynastie, elle a malmené l'économie de son pays par son mode de vie, elle souhaite se convertir au catholicisme, ce qui est impensable dans la très protestante Suède de l'époque, mais surtout, cette anticonformiste est assoiffée de liberté et ne se résout pas à sacrifier son être à sa nation. Durant son règne, elle a choqué parce qu'elle s'habillait en homme, fumait la pipe et entretenait des relations amoureuses autant avec des hommes que des femmes. Avant d'abdiquer, elle parvient à mettre fin à la Guerre de 30 ans par le traité de Wesphalie et à interdire la chasse aux sorcières. Elle aura aussi fait venir à la cours de Suède de nombreux intellectuels et artistes, dont Descartes qui meurt à Stockholm en 1650. 

Après son abdication, elle voyage en Europe, mais surtout se convertie au catholicisme et s'installe à Rome où le Pape Alexandre VII, trop heureux de la victoire que représente cette conversion, l'installe fastueusement. Mais c'est sans compter sur l'esprit libre de cette reine sans royaume. Christine est amoureuse des arts, elle tient salon, organise des fêtes somptueuses, passe commande (au-dessus de ses moyens) aux peintres et musiciens de son entourage, se passionne pour l'astronomie, parle dix langues et n'entend se faire guider sa conduite par personne. 

Bannie quelques années de Rome, elle tente un retour en Suède où elle n'est pas la bienvenue. Par l'entremise du cardinal Decio Azzolino, son grand amour, elle rentre à Rome en 1668, dans l'actuel Palais Corsini, où elle mènera jusqu'à sa mort, son activité de mécène et d'intellectuelle. Elle fait ouvrir le premier théâtre public romain où pour la première fois des femmes sont autorisées à chanter en public.

Decio Azzolino fit en sorte qu'elle soit la première femme inhumée dans la chapelle Saint-Pierre. Il s'éteignit quelques semaines après elle.

 

 

 

 

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Christine de Suède avait fait graver sur une médaille :

 

"Je suis né libre, je vis libre et je mourrai libérée"

 


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