Nellie Bly

Journaliste américaine

© Library of Congress (c 1890)
© Library of Congress (c 1890)

Née le 5 mai 1864 à Cochrans Mills en Pennsylvanie, morte le 27 janvier 1922 à New York, à l'âge de 57 ans.


Pionnière du journalisme d'investigation, Elizabeth Jane Cochrane prend le pseudonyme de Nellie Bly en 1880 en débutant sa carrière de journaliste. Elle s'oriente rapidement vers le journalisme d'investigation et s'intéresse particulièrement à la condition ouvrière, se faisant embaucher dans une usine de tréfilage pour être au plus près de la réalité. Mais les révélations qu'elle fait sur les conditions de travail dans les industries américaines lui valent d'être mise à l'écart et orientée vers les chroniques culturelles du Pittsburgh Dispatch, le journal auquel elle est rattachée. Cependant Nellie Bly a trop d'énergie et de convictions pour se laisser ainsi museler. En 1886, elle part 6 mois pour le Mexique et en revient avec une série de reportages qui tordent le cou aux idées reçues des américain.e.s sur le pays et ses habitant.e.s.

En 1887, elle quitte Pittsburg pour New York et se fait embaucher au New York World par Joseph Pullizer - futur créateur en 1904 - du fameux Prix récompensant des œuvres dans les domaines du journalisme, de la littérature et de la musique.

L'année suivante, elle se fait internée au Blackwells Island Hospital, y passe dix jours et en revient avec une reportage diffusé sous la forme d'un feuilleton qui ébranle tellement l'opinion que la ville de New York vote un budget d'un million de dollars supplémentaire pour améliorer les conditions de vies des patient.e.s. 

Le 14 novembre1889, elle entreprend un tour du monde avec la volonté de battre le record de Phileas Fogg, le personnage de Jules Vernes. Elle y parvient le 25 janvier 1890, après 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes d'un voyage pendant lequel elle rencontre Jules Vernes à Amiens et reçoit son soutien.

En 1895, elle se marie à Robert Seaman, industriel millionnaire, spécialisé dans les conditionnements métalliques, et délaisse le journalisme. Elle crée un bidon de 55 galons destiné au transport du pétrole. A la mort de son mari en 1904 prend les rennes de son entreprise et instaure de nombreuses réformes visant à améliorer la vie des employé.e.s, mais suite à un détournement de fond, en 1914, orchestré par une partie de son équipe, elle est poussée à vendre. Elle  reprend ses activités de journaliste et part pour l'Angleterre où elle devient correspondante de guerre. De retour aux USA, elle reprend son travail sur le milieu ouvrier et se consacre à la lutte pour le droit de vote des femmes.

Elle meurt d'une pneumonie à l'âge de 57 ans.

 

 

En savoir +

« Je n'ai jamais manqué une occasion de critiquer les oripeaux misérables dont aime à se parer la charité. » 

 

Nellie Bly, 10 jours dans un asile

 (1887)

A lire

Pénélope Bagieu, Les Culottées 2 (2016) , détail.

 

Photos ( © Library of Congress) de Nellie Bly, 

prises le 14 novembre 1889,

lors de son départ pour son tour du monde

qu'elle entreprend avec une robe pour tout bagage !

Cela après que Jospeh Pullizer lui ai dit :

"Vous n’y arriverez jamais ! Vous êtes une femme, vous aurez besoin d’un protecteur, et même si vous voyagez seule, il vous faudrait tant de bagages que cela vous ralentirait. En plus, vous parlez uniquement l’anglais. Rien ne sert d’en débattre : seul un homme peut relever ce défi !"

Elle apporta la preuve du contraire !