Madeleine Lemaire

Peintresse française

© Nadar (1885)
© Nadar (1885)

Née le 24 mai 1845 aux Arcs-sur-Argens dans le Var, décédée le 8 avril 1928, à l’âge de 82 ans.



Formée par sa tante, la miniaturiste Mathilde Herbelin, et par le peintre Charles Chaplin (en même temps que Louise Abbéma), Madeleine Lemaire assoie sa réputation par le biais de son salon, qui sera l’un des plus fréquentés de la Belle Epoque. Proche de Proust, qu’elle contribua à faire connaître, elle est l’un des modèles qui ont inspiré à l’auteur d’ la Recherche du temps perdu, le personnage de Madame Verdurin.

 

Passionnée de littérature, elle a illustré de nombreux livres, dont Les Plaisirs et les Jours de Marcel Proust. Connue aussi pour son amour des roses, elle était surnommée lImpératrice des Roses. Alexandre Dumas fils, qui fut un temps son amant, disait d’elle : «C'est elle qui a créé le plus de roses après Dieu».

 

Elle fait partie de la délégation de femmes françaises artistes présentées à l'Exposition universelle de 1893 à Chicago, regroupées dans le Woman's Building ; elle en réalise l'affiche officielle, qui sera aussi la couverture du catalogue.

Elle est nommée chevalier de la Légion d'honneur en 1906.

 

Une trentaine de ses œuvres — pastels, huiles et aquarelles — ont été présentées en avril-juin 2010 au musée Marmottan-Monet, à Paris, dans le cadre d’une exposition consacrée aux femmes peintres au temps de Marcel Proust.

 

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"Tout Paris voulut pénétrer dans l’atelier et ne réussit pas du premier coup à en forcer l’entrée. Mais dès qu’une soirée était sur le point d’avoir lieu, chaque ami de la maîtresse de maison venant en ambassade afin d’obtenir une invitation pour un de ses amis, Mme Lemaire en est arrivée à ce que tous les mardis de mai, la circulation des voitures est à peu près impossible dans les rues Monceau, Rembrandt, Courcelles, et qu’un certain nombre de ses invités restent inévitablement dans le jardin, sous les lilas fleurissants, dans l’impossibilité où ils sont de tenir tous dans l’atelier si vaste pourtant, où la soirée vient de commencer. La soirée vient de commencer au milieu du travail interrompu de l’aquarelliste, travail qui sera repris demain matin de bonne heure et dont la mise en scène délicieuse et simple, reste là, visible, les grandes roses vivantes “posant” encore dans les vases pleins d’eau, en face de roses peintes, et vivantes aussi, leurs copies, et déjà leurs rivales. »

 

Marcel Proust, Le Figaro, 11 mai 1903,

«La Cour aux lilas et l’atelier des roses»


1. Pivoines et Roses  2. La Volupté  3. Portrait de Colette Dumas, fille d'Alexandre Dumas fils


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